VIDEO. Fuite d'eau dans le casque d'un astronaute en pleine mission

La Nasa cherche l'origine de l'incident qui a provoqué l'interruption urgente d'une sortie de la Station spatiale internationale.

L'astronaute Luca Parmitano, lors d'une sortie depuis l'ISS. Crédit ESA/ NASA

EAU. Drôle d'aventure qui est arrivée Luca Parmitano, premier astronaute italien à être sorti dans l'espace, effectuait ici la deuxième sortie de sa carrière. "Après un peu plus d'une heure dans l'espace, Luca Parmitano, de l'Agence spatiale européenne, a indiqué avoir de l'eau qui flottait derrière sa tête à l'intérieur de son casque", a expliqué l'agence spatiale américaine. Luca Parmitanoet l'astronaute américain Chris Cassidy, qui l'accompagnait, ont du coup interrompu précipitamment leur mission et sont revenus vers le laboratoire de recherche orbital à 13H29 GMT, selon la télévision de la Nasa.

"C'est comme si vous plongiez la tête dans un aquarium..."

Des membres d'équipage lui ont alors immédiatement ôté son casque, laissant s'échapper de grosses gouttes d'eau en apesanteur. "Plongez la tête dans un aquarium et essayer de marcher", a lancé David Korth, le directeur de vol de la Nasa, pour décrire la sensation éprouvée par Parmitano.

L'eau n'avait pas le goût de l'eau potable

La Nasa va enquêter sur l'origine de la fuite et précise que les deux astronautes n'ont à aucun moment été en danger dans cette "mission de routine". "À ce stade, nous ignorons les causes", a déclaré Kenny Todd, un responsable de la mission. "Luca nous a dit que l'eau (dans son casque) avait un goût bizarre", a expliqué Chris Cassidy au centre de contrôle de la Nasa. "Pour lui, cette eau n'avait clairement pas le goût de l'eau potable que l'on boit ici", a-t-il ajouté, précisant que des échantillons récupérés de ce liquide allaient être analysés.

Du liquide échappé du système de refroidissement de la combinaison ?

La fuite est partie de l'arrière du casque de Parmitano, a indiqué Cassidy, qui a assuré que son collègue "allait bien". Karina Eversley, qui dirige les sorties dans l'espace, a jugé "peu probable" que la fuite provienne de l'eau potable que portent les astronautes pour se désaltérer. En revanche, il est possible que le liquide se soit échappé du système de refroidissement de la combinaison de Luca Parmitano.
Extrait vidéo de la sortie spatiale lorsque Luca Parmitano constate la fuite (Nasa)
MODULE RUSSE. L'objectif de cette sortie dans l'espace, la seconde des deux prévues ce mois-ci, était de préparer l'ISS à l'arrivée d'un nouveau module russe et d'effectuer quelques réparations. La mission a duré une heure et 32 minutes, alors qu'elle était censée être de six heures et 15 minutes, selon la Nasa.
CARGO "PROGRESS". Parmitano et ses deux autres collègues arrivés en même temps que lui doivent rester six mois à bord de la Station. Les vols "express" vers l'ISS ont été décidés après que la Russie a lancé avec succès trois vaisseaux cargo Progress en août, octobre et février, qui ont rejoint la Station en six heures de vol.

Ce trou noir menace un nuage de gaz plus gros que la Terre


Le Très Grand Télescope dévoile l'effet destructeur du trou noir supermassif qui occupe le centre de la Galaxie. 
Cette simulation d'un nuage de gaz passant à proximité du trou noir supermassif du centre de la Galaxie reproduit l'événement en milieu d'année 2013. ESO/S. Gillessen/MPE/Marc Schartmann
Cette simulation d'un nuage de gaz passant à proximité du trou noir supermassif du centre de la Galaxie reproduit l'événement en milieu d'année 2013. ESO/S. Gillessen/MPE/Marc Schartmann

SUPERMASSIF. Au cœur de la Voie lactée, comme au centre de toutes les galaxies de taille suffisante, réside un trou noir supermassif. Un monstre de plus de 2,5 millions de masses solaires appelé Sagittarius A* qui attire à lui toute la matière environnante.
Depuis 2011, grâce au Très Grand Télescope (VLT) de l'ESO,les astronomes suivent la trajectoire d’un nuage de gaz gros comme plusieurs fois la Terre fonçant vers ce trou noir. Ce nuage se situe à présent à sa distance minimale du trou noir et de nouvelles observations du VLT montrent qu'il est exagérément étiré par le champ gravitationnel extrême du trou noir.
Etiré mais pas Gobé
Mais contrairement à ce que pensaient les scientifiques, le nuage de gaz ne sera finalement pas avalé par le trou noir, sa partie avant passant juste devant « l'horizon des événements » de Sagittarius A*, la limite au-delà de laquelle plus aucune particules ne peut s’échapper.
Le trou noir central de la Voie Lactée vu par l'observatoire Chandra. Nasa
« Le gaz situé à l'avant du nuage est à présent étiré sur plus de 160 milliards de kilomètres de part et d'autre du point de l'orbite le plus proche du trou noir. Et la distance minimale se situe à un peu plus de 25 milliards de kilomètres à peine du trou noir – de sorte que le nuage échappe de peu à la chute fatale » explique Stefan Gillessen, de l’Institut Max Planck en Allemagne, responsable de l'équipe d'observation.
« Le nuage est si étendu que son passage à la distance minimale du trou noir ne constitue pas un événement ponctuel mais plutôt un processus dont la durée s'étend sur plus d'une année ».
CULMINANT. Ce nuage a été découvert dans le cadre d'un programme de 20 ans mené par l’ESO, l'observatoire européen austral, et dédié au suivi du mouvement d'étoiles autour de Sagittarius A*. Pesant environ trois masses terrestres, il est principalement composé d'hydrogène et d'hélium. Le point culminant de cet événement a lieu en ce moment même et il est suivi de très près par les astronomes du monde entier.
« Le plus excitant pour nous à l'heure actuelle, c'est d'observer la partie avant du nuage revenant vers nous à plus de 10 millions de km/h – soit environ 1% de la vitesse de la lumière », ajoute Reinhard Genzel, responsable du groupe de chercheurs. « Cela signifie que l'extrémité avant du nuage a déjà effectué son passage au point le plus proche du trou noir ».

ASTRONOMIE. Signaux mystérieux en provenance de l’univers lointain


De mystérieux flashs d’ondes radio proviennent d'une source inconnue, à des milliards d’années-lumière.
Le radiotélescope Parkes a identifié quatre flashs radios en provenance de l'univers lointain. Swinburne Astronomy Productions
QUATRE mystérieux flashs d’un millième de seconde, chacun provenant d’une direction différente, ont été détectés par le radiotélescope de Parkes, en Australie. Les caractéristiques de ces signaux indiquent qu’ils sont hautement énergétiques et proviennent de l’univers lointain jusqu’à onze milliards d’années-lumière, affirme une équipe internationale d’astronomes qui publient un relevé de ces évènements dans la revue Science

Une origine mystérieuse

«Une seule salve d'émission radio d'origine inconnue  [appelé signal Lorimer NDLR] a été détectée en dehors de notre galaxie il y a environ six ans, mais personne n'était certain de ce que c’était ou même si c'était vrai, nous avons donc passé les quatre dernières années à la recherche de ces rafales de courte durée » résume  Dan Thornton, principal auteur de l’étude.
Les astronomes en ont identifié quatre mais leurs résultats suggèrent que de tels signaux frappent sans doute la Terre toutes les dix secondes ! « Avec les télescopes actuels, il faut avoir la chance de regarder au bon endroit au bon moment mais si nos yeux pouvait capter les ondes radios on verrait des flashs partout dans le ciel tous les jours » selon Michael Kramer directeur de l’Institut Max Planck, en Allemagne.
MAGNETARS. Pour le moment les astronomes ne connaissent pas la nature des objets associés à ces émissions radio. Ils ont exclu certains phénomènes hautement énergétiques eux-aussi comme les sursauts gamma ou la fusion entre deux étoiles à neutrons car l’émission radio est « sèche » : elle n’est pas associée à un rayonnement gamma ou X.  Il demeure une hypothèse qui a la faveur de Matthew Bailes, de l'Université de technologie de Swinburne à Melbourne, celle de magnétars.
Image d'artiste d'un magnétar. Nasa.
Les magnétars sont des étoiles à neutrons, les résidus de la mort d’une étoile massive, dotées d’un champ magnétique de très grande puissance. « Elles peuvent dégager plus d'énergie en une milliseconde que notre Soleil le fait en 300 000 ans et constituent de bonnes candidates à ces flashs » estime-t-il


Des réponses avec la prochaine génération de radiotélescopes

En fait, les astronomes manquent de matière à se mettre sous la dent. Pour mieux comprendre ce type de phénomène, ils ont besoin de multiplier les observations et par la suite de les caractériser. Faute de télescopes suffisamment performants ils devront patienter jusqu’en 2020 voire 2024 pour utiliser le Square Kilometre Array, futur radiotélescope dont les 3000 antennes permettront d'obtenir des images des sources radio éloignées sur plusieurs parties du ciel simultanément. « Avec la capacité de détecter ces sources très rapides, nous ouvrons un tout nouveau domaine de l'astrophysique » concluent les auteurs.

Hubble découvre une lune minuscule autour de Neptune


Une nouvelle lune a été découverte, c'est maintenant la quatorzième connue à graviter autour de Neptune.

Une nouvelle lune a été découverte autour de Neptune, devenant ainsi la quatorzième connue à ce jour à graviter autour de la lointaine planète, a annoncé l'agence spatiale américaine lundi
(c) Afp
Une nouvelle lune a été découverte autour de Neptune, devenant ainsi la quatorzième connue à ce jour à graviter autour de la lointaine planète, a annoncé l'agence spatiale américaine lundi 
NEPTUNE. La planète Neptune, située loin du Soleil, juste avant Pluton, possède désormais quatorze lunes connues. Un nouveau satellite vient en effet découvert grâce à des photographies prises par le télescope spatial Hubble.

Le tour de Neptune en 23 heures

La lune qui vient d'être découverte par la Nasa est la plus petite en orbite autour de Neptune, mesurant à peine 19 kilomètres de diamètre. Nommée S/2004 N1, elle est environ 100 millions de fois plus faible en terme de luminosité que la plus tamisée des étoiles pouvant être vue à l’œil nu. Les astronomes l'ont repérée en suivant un point blanc qui apparaissait de façon régulière dans plus de 150 photos prises avec le télescope Hubble entre 2004 et 2009. Les scientifiques estiment qu'elle met 23 heures pour faire le tour de Neptune.

Découverte par un calcul mathématique

Neptune, huitième et dernière planète du système solaire est la seule des huit planètes connues à avoir été découverte par le calcul mathématique plutôt que par l'observation. L'astronome français Alexis Bouvard avait noté des perturbations inexpliquées sur l'orbite d'Uranus et conjecturé au début du XIXe siècle qu'une huitième planète, plus lointaine, pouvait en être la cause. Elle possède des satellites réguliers et d’autres irréguliers qui tournent dans le sens inverse de la planète. Ces satellites irréguliers seraient le résultat d’une collision entre une ancienne lune et une comète ou un astéroïde. Les morceaux issus de cette violente rencontre seraient ensuite capturés par le champ gravitationnel de la planète.

Une exoplanète bleue pas si loin de la Terre


D'un bleu cobalt profond, sa couleur rappelle celle de la Terre vue de l'espace. Mais la comparaison s'arrête là...

D'un bleu cobalt profond, sa couleur rappelle celle de la Terre vue de l'espace : pour la première fois, des astronomes utilisant le télescope spatial Hubble ont réussi à déterminer la vraie couleur d'une exoplanète.
(c) Afp
D'un bleu cobalt profond, sa couleur rappelle celle de la Terre vue de l'espace : pour la première fois, des astronomes utilisant le télescope spatial Hubble ont réussi à déterminer la vraie couleur d'une exoplanète. 
C'est une première: des astronomes ont utilisé le télescope spatial Hubble pour déterminer la vraie couleur d'une exoplanète.
GAZEUSE. Mais la ressemblance avec notre bonne vieille Terre s'arrête là : situé à 63 années-lumière de notre Planète bleue (soit 600.000 milliards de km), dans la constellation du Petit renard, cette exoplanète appelée HD 189733b est une géante gazeuse, parfaitement inhospitalière, en orbite très près de son étoile hôte.

Une des exoplanètes les plus proches de la Terre

Son atmosphère changeante est torride, avec une température de plus de 1.000 degrés Celsius. Elle est balayée par des vents soufflant à 7.000 km/heure et "il y pleut du verre", selon un communiqué de l'Agence spatiale européenne (ESA).
HD 189733b est l'une des exoplanètes les plus proches de la Terre, qui peuvent être observées quand elles passent devant leur étoile : lors de ces transits, les planètes impriment leur signature sur la lumière de l'étoile, qui est analysée à l'aide de spectrographes.
HD 189733b a déjà été étudiée largement par Hubble et d'autres télescopes. Mais pour la première fois, grâce à Hubble, une équipe conduite par Frédéric Pont (université d'Exeter, Royaume-Uni) a pu donner une couleur à une planète en dehors du système solaire.

La Nasa à la recherche d'une vie sur Mars


Le robot Curiosity a prouvé que Mars avait été "habitable". La Nasa espère collecter les traces d'une vie passée.

Après Curiosity, la Nasa va envoyer un nouveau rover sur Mars en 2020. Nasa

Après Curiosity, la Nasa va envoyer un nouveau rover sur Mars en 2020. Nasa
QUESTIONS. Nous avions deux questions fondamentales : la première était de savoir si Mars avait pu être favorable à une forme de vie. La seconde était de savoir s'il y a effectivement eu de la vie sur Mars", a rappelé John Grunsfeld, le responsable de la division science de l'agence spatiale américaine, lors d'une conférence de presse. "Curiosity a répondu à la première question, on sait que Mars a eu un environnement favorable à la vie. Il faut maintenant répondre à la seconde question, et ce projet Mars 2020 est l'étape suivante : peut-on trouver des signes d'une éventuelle vie passée?", a-t-il ajouté.

Une nouvelle génération d’instrument sur le châssis de Curiosity

Pour répondre à cette deuxième question, une équipe de dix-neuf scientifiques et ingénieurs a planché sur un nouveau projet de mission pour 2020. « Passer en revue les objectifs d'exploration scientifique est une étape cruciale dans la préparation de notre prochaine grande mission vers Mars », a déclaré John Grunsfeld, administrateur associé de la Nasa. Pour les remplir, la Nasa va construire un nouveau rover qui devrait reprendre le même châssis à six roues que Curiosity, ce qui réduira les coûts, mais il emmènera des instruments plus perfectionnés.
 Projet de nouveau rover martien. NASA/JPL-Caltech.
CAPSULE. La Nasa doit à présent lancer des appels d'offres pour voir exactement quels outils elle installera sur son châssis. Il est toutefois certain que l'agence spatiale américaine embarquera des instruments optiques très précis, dont un microscope, qui associé à d'autres technologies lui permettra de choisir très précisément des échantillons particulièrement intéressants, de les analyser et de les stocker dans une petite capsule.
Si des indices sérieux d'une vie antérieure sont collectés, alors une mission suivante pourra ensuite ramener cette capsule sur la Terre. Les modalités de rapatriement de cette capsule, qui pourra contenir jusqu'à 31 échantillons, restent cependant à définir. Outre la recherche d'éventuelles traces de vie et la collecte d'échantillons, cette mission permettra également de valider certaines technologies utiles pour une exploration humaine ultérieure de la planète rouge. Les Etats-Unis souhaitant envoyer des hommes sur Mars d’ici 2030.

Hubble filme une comète plongeant vers le Soleil


Le télescope spatial a pris des clichés de la comète ISON se dirigeant vers le Soleil. Elle sera visible à l’œil nu cet automne.

La comète ISON va passer près du Soleil en décembre 2013. NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)
La comète ISON va passer près du Soleil en décembre 2013. NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)
80 000 Km/h. C’est la vitesse à laquelle la comète ISON fonce vers le Soleil qu’elle devrait frôler le 28 novembre 2013. Elle sera alors à tout juste un million de kilomètres de la surface du Soleil. Découverte en septembre 2012, elle a été photographiée en mai dernier par le télescope spatial Hubble. Au moment où les images ont été prises, la comète était à 650 millions de km de la Terre, entre les orbites de Mars et Jupiter.
COMPRESSION. Le film montre une séquence d'observations de Hubble prises sur une période de 43 minutes, compressée en seulement cinq secondes. La comète s’est déplacée de 54,000 Kilomètres pendant que les images étaient acquises, soit 7 pour cent de la distance entre la Terre et la Lune. Composée de glace et de poussières, la comète devient de plus en plus brillante en se rapprochant du Soleil. Elle devrait commencer à être visible à l'aide de petits télescopes ou de jumelles au mois d’août 2013 et à l’œil nu vers la fin du mois d'octobre. Cette période de visibilité devrait s'étendre jusqu'au milieu du mois de janvier 2014.
BRILLANCE. S’il est difficile de prédire le comportement d’une comète lorsqu’elle frôle, comme ISON son étoile, certains astronomes estiment que si elle survit à son périhélie elle pourrait par la suite devenir extrêmement brillante et peut-être même dépasser la luminosité de la pleine Lune.

L’embryon d’une étoile géante révélé


La plus grosse étoile en devenir de la Voie Lactée a été observée avec une précision inégalée grâce au vaste réseau d’antennes de l'Atacama.

Des observations du nuage sombre SDC 335.579-0.292 effectuées au moyen du vaste réseau d'antennes (Sub-) Millimétrique de l'Atacama (ALMA) ont fourni aux astronomes la plus belle vue à ce jour d'une gigantesque étoile sur le point de se former. ALMA (ESO/NRAJ/NRAO)/NASA/Spitzer/JPL-Caltech/GLIMPSE
Des observations du nuage sombre SDC 335.579-0.292 effectuées au moyen du vaste réseau d'antennes  Millimétrique 
VORACE.  Cette étoile en formation est une super-géante ! Le nuage à l’intérieur duquel elle est en train de se former a une masse équivalent à 500 fois celle du Soleil. À terme l’étoile devrait atteindre près de 100 masses solaires…
Habituellement ce genre de spectacle est difficilement observable car le nuage abritant l’embryon stellaire est froid et sombre mais grâce au vaste réseau d’antennes ALMA, les astronomes ont pu acquérir une vue particulièrement nette du phénomène.

Monstre stellaire en cours de formation

La future étoile se situe à environ 11.000 années-lumière, dans un nuage baptisé le Nuage Sombre de Spitzer (SDC) 335.579-0.292. Des observations effectuées au moyen du télescope spatial Spitzer de la Nasa et de l'observatoire spatial Herschel avaient déjà révélé son caractère exceptionnel: un ensemble dense et obscur de filaments de gaz et de poussière.
Une équipe internationale a récemment utilisé ALMA, connu pour son extrême sensibilité, afin d'observer dans le détail, tant la quantité de poussière que le mouvement du gaz autour du nuage sombre et elle a ainsi découvert un véritable monstre.
Cette image composée montre la zone du ciel qui entoure la région de formation d'étoiles massives 
GÉANT. « Nous voulions voir comment les gigantesques étoiles se forment et croissent, et nous avons très certainement atteint notre objectif ! L'une des sources que nous avons trouvées est un géant absolu – le plus vaste noyau protostellaire jamais découvert dans la Voie Lactée » se réjouit Nicolas Peretto du CEA/AIM Paris-Saclay.
« Nous savions déjà que cette région devait abriter un nuage de formation d'étoiles massives, nous ne nous attendions toutefois pas à ce qu'une étoile embryonnaire si massive occupe son centre. Cet objet devrait conduire à la formation d'une étoile 100 fois plus massive que le Soleil. Seule une étoile de la Voie Lactée sur 10.000 environ atteint une telle masse ! »

Un réseau d’antennes dans le désert 

L’observatoire astronomique international ALMA est un vaste réseau de 66 antennes installées à 5.000 mètres d’altitude dans les Andes chiliennes, dans la région de l’Atacama, destiné à l’étude de l’univers très froid et très lointain.
Les antennes d’ALMA sont en réseau : elles fonctionnent donc comme un immense télescope, selon le principe de l’interférométrie. Pour cela, leurs signaux sont centralisés et traités par le «corrélateur», l’un des supercalculateurs les plus rapides du monde : il a la capacité de réaliser 1,7x10e16 opérations par seconde. Pour améliorer la vision et la précision de l’observatoire, les antennes peuvent être éloignées les unes des autres, jusqu’à s’étendre sur 16 km.
POTENTIEL. La découverte de ce noyau stellaire géant a été faite durant la première phase d'exploitation scientifique d'ALMA, alors que le quart seulement du réseau d'antennes était opérationnel. « Nous sommes parvenus à obtenir ces observations très détaillées en utilisant une fraction seulement du potentiel final d'ALMA » conclut Nicolas Peretto. « Il est certain qu'ALMA révolutionnera notre connaissance de la formation d'étoiles, contribuant à résoudre certaines des questions actuelles et en soulevant sans doute de nouvelles ».

ARIANE 6 : la configuration définitive de la fusée est dévoilée


Quatre moteurs à poudre et un étage supérieur cryogénique propulsé par moteur rallumable, voici Ariane 6.

La fusée européenne Ariane 5 décolle le 21 mai 2010 à Kourou, en Guyane française, pour placer deux satellites de télévision en orbite AFP
La fusée européenne Ariane 5 décolle le 21 mai 2010 à Kourou, en Guyane française, pour placer deux satellites de télévision en orbite AFP
CONFIGURATION. Jean-Yves Le Gall, le président du CNES, agence spatiale française, a dévoilé la configuration retenue pour la fusée Ariane 6, basée sur quatre moteurs à poudre identiques et un étage supérieur cryogénique propulsé par un moteur rallumable Vinci.

La relève d'Ariane 5, moins chère

Cette configuration conserve "l'ADN originel d'Ariane 6", a précisé M. Le Gall en présentant, avec la ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, la maquette du futur lanceur européen qui doit prendre la relève d'Ariane 5, à moindre coût. Faisant l'unanimité des partenaires du programme, la fusée est basée sur "une optimisation des coûts", avec quatre moteurs à propulsion solide identiques pour les premier et deuxième étages (P135), qui sont une évolution du P80 du petit lanceur européen Vega. Le dernier étage cryogénique sera propulsé par un moteur rallumable Vinci, commun avec Ariane 5ME, la version améliorée de l'actuelle Ariane 5 qui doit assurer la transition.
Les lourdes charges ne sont plus de mise
Ariane 5 pouvait transporter jusqu'à 10 tonnes et était prévue pour envoyer 2 satellites dans l'espace. A l'époque, cela se justifiait puisque l'objectif était de constituer des constellations de satellites. Aujourd'hui, cela n'a plus aucun sens, surtout dans un système où la concurrence s'intensifie avec les pays émergents, comme la Chine et l'Inde, ou encore les compagnies privées américaines. Ariane 6 est une solution tout à fait adaptée au marché qui permet d'abandonner les charges lourdes, avec un moyen de propulsion plus efficace et à moindre coût.
Sylvie Rouat, Sciences et Avenir

Premiers lancements pour 2021

Les premiers lancements d'Ariane 6 sont prévus à l'horizon 2021/2022. Ils devraient être 30% moins chers que le coût actuel d'un lancement par une Ariane 5 (100 millions d'euros pour un satellite de 6 tonnes), a indiqué M. Le Gall. Ariane 6 sera adaptée pour des satellites d'une masse entre 3 et 6,5 tonnes.

Pourquoi la poussière est un frein à notre retour sur la Lune


En suspension au-dessus du sol lunaire, les minuscules particules collantes et abrasives peuvent recouvrir les panneaux solaires et s'infiltrer dans les mécanismes

Cap Sounion, en Grèce. (AFP PHOTO / ARIS MESSINIS)
Cap Sounion, en Grèce. (AFP PHOTO / ARIS MESSINIS)
Le retour de missions spatiales sur la Lune, comme la Chine et l'Inde en ont déjà le projet, pourrait être mis à mal par de la simple poussière, une menace encore mal connue et sous-estimée à la fois pour les machines et les humains, avertissent des scientifiques.
ÉLECTROSTATIQUE. Des simulations menées par des chercheurs français et britanniques montrent que dans certaines zones de la Lune, la poussière soulevée acquiert une force électrostatique qui surpasse celle de la gravité lunaire, selon une présentation donnée dans le cadre de la conférence annuelle de la Royal Astronomical Society britannique organisée à Edimbourg.
Résultat: la poussière lunaire reste en suspension loin au-dessus de la surface du sol, formant un fin nuage grisâtre de minuscules particules aussi collantes qu'abrasives qui gênent la visibilité, recouvrent les panneaux solaires et s'infiltrent dans le moindre interstice des mécanismes, mettent en garde les chercheurs.
TOXIQUES. En outre, comme certaines poussières lunaires sont riches en fer, elles peuvent aussi être toxiques pour l'être humain si elles s'infiltrent dans son scaphandre ou son module lunaire et qu'il les respire.
Pour Farideh Honary, de l'université britannique de Lancaster, la poussière lunaire avait certes été identifiée comme un risque potentiel pour les astronautes américains des missions Apollo, mais c'est seulement maintenant que les scientifiques commencent à s'y intéresser sérieusement, avec le regain d'intérêt de certains pays pour des missions sur la Lune.
Dans une simulation informatique présentée cette semaine à Edimbourg, la chercheuse a notamment démontré que la poussière ne se comportait pas partout de la même manière à la surface de la Lune.

La poussière de la Lune porte une charge électrique parfois négative, parfois positive

ULTRAVIOLET. La force électrostatique qui la fait léviter et adhérer aux surfaces est liée à son exposition aux rayons ultraviolets du Soleil, qui chassent les électrons - chargés négativement - et donnent donc à la poussière une chargé électrique positive.
Mais à l'inverse, la nuit ou dans l'ombre, le vent solaire (les flux de particules émises par le Soleil) charge la poussière en électrons, ce qui lui donne une charge électrique négative.
Autrement dit, c'est surtout dans les régions de la Lune où le Soleil est en train de se lever ou de se coucher que la poussière subit le plus de mouvements, lorsque les particules de poussière aux charges électriques opposées s'attirent les unes les autres plutôt que de retomber sagement au sol sous l'effet de la gravité.
Selon elle, une bonne parade pourrait consister à construire des véhicules lunaires ("rovers") en forme de dôme, ce qui permettrait à la poussière de retomber plus facilement. A l'inverse, un véhicule en forme de boîte, trop angulaire ou présentant trop d'aspérités ou de surfaces planes, aurait tendance à accumuler une poussière potentiellement néfaste à son bon fonctionnement.
La Chine a annoncé qu'elle entendait envoyer un véhicule d'exploration sur la Lune au second semestre de cette année pour y procéder à des relevés de la surface.
Les autorités spatiales indiennes ont quant à elles émis l'idée d'y envoyer un rover en 2015.

VIDEO: L'explosion d'une étoile en 3D


La séquence a été effectuée avec le superordinateur Curie, capable d'effectuer 1,36 million de milliards d'opérations élémentaires par seconde.

L'une des phases de l'explosion d'une étoile en 3D. Crédit Elena Erastova and Markus Rampp, RZG.
L'une des phases de l'explosion d'une étoile en 3D. Crédit Elena Erastova and Markus Rampp, RZG.
EXPLOSIONJamais encore une explosion d’étoile n’avait été représentée de cette manière.Lorsqu'une étoile massive arrive en fin de vie, elle éjecte son enveloppe superficielle dans une formidable explosion, appelée supernova.
Son cœur forme une étoile à neutrons, un des astres les plus denses du Cosmos. Les différentes étapes de ce déferlement d’énergie ne sont pas encore totalement comprises. C'est ce phénomène que des chercheurs en astrophysique du Max Planck Institute (Allemagne) ont simulé en une vidéo.
PÉTAFLOP. Pour produire cette séquence impressionnante, les scientifiques ont utilisé la puissance de calcul du superordinateur Curie aux capacités pétaflopiques: il est en effet capable d'effectuer 1,36 million de milliards d'opérations élémentaires par seconde (voir à ce sujet l'article d'Azar Khalatbari dans Sciences et Avenir 796, juin 2013).

Pour grandir, cette galaxie dévore le gaz environnant


Des astronomes utilisant le Très Grand Télescope de l'ESO ont repéré une galaxie lointaine dévorant avec appétit le gaz environnant.

Cette vue d'artiste montre une galaxie de l'Univers lointain, deux milliards d'années après le Big Bang, en train d'accréter le gaz froid environnant (en orange). ESO/L. Calçada/ESA/AOES Medialab
Cette vue d'artiste montre une galaxie de l'Univers lointain, deux milliards d'années après le Big Bang, en train d'accréter le gaz froid environnant (en orange). 
NUAGES. Comment font les galaxies pour grossir et former de nouvelles étoiles ? Les astronomes pensent qu’elles se repaissent de la matière environnante mais jusqu’à présent ils n’avaient pas pu observer ce phénomène. Les nuages de gaz et de poussières, source probable de nourriture entourant les galaxies, sont en effet difficilement observables car ils ne brillent pas et sont invisibles sur les clichés. Grâce à l’heureux alignement d’une galaxie, d’un quasar et à la puissance du VLT, le Très grand télescope de l’ESO, ce manque d’images est désormais comblé.

Comme un coup de projecteur sur une galaxie

« Ce type d'alignement est extrêmement rare et il nous a permis d'effectuer des observations uniques », confie Nicolas Bouché de l'Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie (IRAP), Toulouse, France, auteur principal de cette découverte qui fait l’objet d’une publication dans la revueScience. Le quasar, une galaxie active avec un noyau très lumineux, est en effet situé juste derrière une galaxie en spirales. Il l’éclaire littéralement à la manière d’un projecteur. En analysant la lumière émise par ce quasar et qui traverse la matière environnant cette galaxie d'avant-plan, les astronomes ont pu en comprendre la dynamique.
FESTIN. Les données indiquent que le gaz en direction de la galaxie, créant un flux qui alimente la formation d'étoiles et entraîne sa rotation. « C'est comme si l'heure du repas pour les lions d'un zoo avait sonné ! Cette galaxie est particulièrement vorace, et nous avons découvert de quoi elle se nourrit pour croître si rapidement » s’exclame Michael Murphy, autre auteur de l’étude, astronome à l’université de Swinburne, en Australie. 
Le ciel autour du quasar. ESO/Digitized Sky Survey 2. Acknowledgement: Davide De Martin
ANCIENNE. Les astronomes ont maintenant compris par quels procédés les galaxies continuer à attirer du carburant pour prolonger leur processus de formation d'étoiles. Du moins pour ce qui concerne les galaxies de l’univers primitif. Celle qui a servi à cette étude est observée telle qu’elle était il y a 11 milliards d’années, soit un peu plus de deux milliards d’années après le big-bang. Pour avoir d’autres preuves il faudra attendre « la prochaine génération de télescopes géants qui permettra d'observer les galaxies sous de multiples angles et procurera donc une vision d'ensemble bien plus complète » conclut Crystal Martin, autre auteur de l’étude.

L’Univers caché" filmé en IMAX 3D


Ce film présente le Très Grand Télescope de l'ESO, des images 3D de structures célestes, ainsi qu'une simulation de l'évolution de l'Univers.

affiche du film December Media/Film Victoria/Swinburne University of Technology/MacGillivray Freeman Films/ESO

AILLEURS« En certains endroits isolés de la cordillère des Andes, vous 
avez la sensation d'être sur une autre planète, et cette sensation de nature, d'immensité sauvage – bien au-delà de ce que nous expérimentons au quotidien – est exactement ce que je souhaite transmettre au public » explique Russel Scott qui a réalisé le film et travaillé in situ durant les prises de vue en novembre 2012.

L’Univers caché est destiné à être projeté dans les salles IMAX 3D. Les prises de vues ont été effectuées avec une grosse caméra IMAX filmant en 70 mm et dotée de deux lentilles séparées par une distance interoculaire de 64 mm (2,5″), soit la distance moyenne entre les deux yeux humains.
Après un important travail de post-production, deux images séparées sont projetées en même temps sur un écran recouvert d’une pellicule argentée. Une image est captée du point de vue de l’œil droit, et l’autre du point de vue du gauche grâce aux lunettes polarisées selon le même principe que les films 3D usuels.
La caméra utilisée lors du tournage. December Media/Film Victoria/Swinburne University of Technology/MacGillivray Freeman Films/ESO
« Nous sommes ravis de présenter les télescopes de l'ESO ainsi que les résultats scientifiques révolutionnaires au format IMAX », nous confie Lars Lindberg Christensen, responsable du département éducation et diffusion Grand Public de l'ESO. « Seul le format IMAX est en mesure de transmettre l'émotion que procure la vision des télescopes les plus avancés de l'humanité en action ! 

VOYAGE. Les spectateurs plongeront grâce à cette technique au cœur de galaxies et de nébuleuses, parcourront la surface de Mars et assisteront à un diaporama constitué de superbes images du Soleil. Ils verront aussi des simulations issues de données astronomiques acquises par le VLT, ALMA et d'autres télescopes spatiaux comme Hubble.

2 lunes de Pluton baptisées Cerbère et Styx


Les 4e et 5e lunes de Pluton ont été découvertes en 2011 et 2012. Elles étaient désignées jusqu'alors "P4" et "P5".

Les quatrième et cinquième lunes de Pluton, découvertes en 2011 et 2012, ont été officiellement baptisées Kerberos et Styx, a annoncé l'Union astronomique internationale (UAI).
(c) Afp
Les quatrième et cinquième lunes de Pluton, découvertes en 2011 et 2012, ont été officiellement baptisées Kerberos et Styx, a annoncé l'Union astronomique internationale (UAI). (c) Afp

Jusqu'alors, les deux satellites de la planète naine étaient seulement connus sous le nom de "P4" et "P5".
Les astronomes qui les ont récemment découverts à l'aide du télescope spatial Hubble ont proposé ces noms, à l'issue d'un concours ouvert au public, précise l'UAI, dont le siège est à Paris.

Le chien et la rivière des Enfers

Kerberos est le nom grec de Cerbère, le chien aux têtes multiples qui gardait la porte des Enfers, domaine du dieu Pluton, dans la mythologie antique.
Quant à Styx, il s'agit d'une déesse personnifiant la rivière du même nom, censée séparer le monde terrestre des Enfers.
PATATOÏDE. Kerberos ne ferait que de 13 à 34 km de diamètre. Quant à Styx, les astronomes pensent qu'il a une forme patatoïde de 10 à 25 km de long.
"Kerberos se trouve entre les orbites de Nix et d'Hydra, deux lunes plus grosses découvertes par Hubble en 2005, et Styx est entre Charon, la lune la plus grosse et la plus proche de Pluton, et Nix", précise l'UAI dans un communiqué.

Pluton, une planète plus petite que notre Lune

Charon fut la première lune de Pluton à avoir été trouvée, en 1978, alors que Pluton jouissait encore de son statut de "neuvième planète du système solaire".
"NAINE". Mais en 2006, l'UAI a redéfini la notion de "planète" et Pluton, découverte en 1930, s'est soudainement trouvée reléguée au rang de "planète naine", tout comme Cérès ou Eris.
Il est vrai que Pluton a un diamètre de seulement 2.300 km, soit les deux-tiers de notre Lune, et que sa masse représente moins de 1% de celle de la Terre.

La météorite de Tcheliabinsk atterrit en France


Des fragments de la météorite tombée dans l'Oural le 15 février 2013 ont été remis par la Russie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

 (c) Afp
IMPACT. Six minuscules fragments de l'énorme météorite qui s'est désintégrée en février 2013 au-dessus de Tcheliabinsk ont été remis mardi 2 juillet par la Russie au Muséum de Paris qui les expose au public et va tenter de faire parler ces précieux cailloux cosmiques.

Une catastrophe qu'aucun astronome n'avait vu venir

Une pluie de météorites s'est abattue le 15 février dans l'Oural après l'explosion, à une vingtaine de kilomètres d'altitude, d'un objet céleste d'une taille estimée à 17 mètres diamètre et d'un poids de 5.000 à 10.000 tonnes.
"En pénétrant dans l'atmosphère terrestre à 20 km par seconde, le bloc de roche subit une pression énorme, s'aplatit et finit par exploser, comme une orange qu'on comprime", explique Brigitte Zanda, spécialiste des météorites au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris.
ONDE DE CHOC. Plus que les milliers de petits fragments rocheux qui ont atteint le sol, c'est l'onde de choc de la désintégration, environ une minute plus tard, qui a provoqué d'importants dégâts dans la ville de Tcheliabinsk, blessant plus d'un millier de personnes, précise-t-elle.
Les dégâts causés à Tcheliabinsk restent exceptionnels et jamais dans l'histoire une météorite n'a fait autant de victimes. Car si les chercheurs estiment que près de 100 tonnes de matières météoritiques s'abattent sur Terre chaque jour, la plupart sont déjà réduites à l'état de poussière lorsqu'elles touchent le sol. Et dans 85 % des cas, elles finissent leur course dans les océans qui couvrent la majeure partie de la surface terrestre.
Il est donc heureusement très rare qu'une météorite tombe sur une zone habitée, encore plus qu'elle blesse ou tue.

Une demande officielle de la France au gouverneur de Tcheliabinsk

Peu après la catastrophe, "j'ai écrit au gouverneur de Tcheliabinsk pour lui dire que nous avons ici l'une des plus grandes collections de météorites au monde, avec plus de 4.000 échantillons", se souvient le directeur général du MNHN, Thomas Grenon.
SONDE. Sensibles à cet intérêt mais soucieuses également d'analyser ces échantillons extraterrestres à l'aide de la sonde ionique "nanoSims", un équipement de pointe détenu au Muséum, les autorités russes lui ont fait don de quelques-uns des fragments récoltés.
"C'était une demande officielle mais les habitants ont eux aussi participé. L'un des fragments remis au Muséum a été trouvé et donné par un particulier", a précisé Maria Grossman, représentante de la région de Tcheliabinsk qui a transporté les pierres jusqu'à Paris.

Les plus gros morceaux de Tcheliabinsk font quelques centimètres de long

D'une taille de seulement quelques centimètres pour les plus gros, les morceaux de Tcheliabinsk ont désormais rejoint la vitrine de la Grande Galerie de l'Évolution où trônent les météorites, bien plus imposantes, qui se sont abattues sur Draveil (Essonne) en juillet 2011.
"CHONDRITES". Dans les deux cas il s'agit de "chondrites" provenant de la ceinture d'astéroïdes située entre Mars et Jupiter, des fossiles remontant à la formation du système solaire, voici 4,568 milliards d'années, et qui n'ont quasiment pas évolué depuis lors, explique Mme Zanda.
Ces "météorites primitives" sont bien moins rares que des fragments de Mars ou de la Lune qui s'arrachent à prix d'or. Mais ces "débris de planètes qui ne se sont jamais formées" peuvent toutefois livrer quantité d'informations si on arrive à les leur arracher.
Dans la ceinture d'astéroïdes se joue en effet une intense partie de "billard cosmique". Or selon Brigitte Zanda, en décryptant "l'histoire des impacts", "il y a tout un tas de phénomènes géologiques à lire dessus".

Le crash d'une fusée russe


Une fusée Proton-M transportant trois satellites a explosé ce mardi quelques secondes après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour.

Une fusée russe Proton-M portant trois satellites pour le système de navigation Glonass a explosé mardi juste après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, a indiqué l'Agence spatiale russe (Roskosmos) dans un communiqué.
(c) Afp
Une fusée russe Proton-M portant trois satellites pour le système de navigation Glonass a explosé mardi juste après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, a indiqué l'Agence spatiale russe (Roskosmos) dans un communiqué. (c) Afp
ACCIDENT. "Il semble que ce lancement va se solder par une catastrophe", avait commenté le présentateur de Rossia 24, juste avant que la fusée n'explose. La fusée Proton-M, dont le lancement a été retransmis en direct par l'agence spatiale Roskosmos et la chaîne de télévision publique Rossia 24, a changé de trajectoire 16 secondes après le décollage ce 2 juillet, à 02H38 GMT, car "ses moteurs ont cessé de fonctionner", explique l'agence dans un communiqué. 
La fusée a presque aussitôt explosé, retombant à environ 2,5 km du lieu du lancement, sur le territoire du cosmodrome de Baïkonour.
La fusée Proton-M explose après quelques secondes de vol. 
"Selon de premières informations, l'accident n'a pas fait de victimes, ni de dégâts", a souligné Roskosmos. L'accident a cependant provoqué une "fuite de combustible" de la fusée, a indiqué pour sa part l'Agence spatiale kazakhe (Kazkosmos). Le lanceur transportait environ 600 tonnes d'heptyle, d'amyle et de kérosène, selon le ministre kazakh des Situations d'urgence, Talgat Moussabaïev.

Un nuage toxique

"Un nuage de fumée provoqué par la combustion de l'heptyle s'est formé au-dessus du territoire du cosmodrome", a déclaré M. Moussabaïev, cité par l'agence Interfax.Une partie du personnel de Baïkonour a été évacuée en raison de ce "nuage toxique", a affirmé pour sa part une source au sein du cosmodrome, citée par Interfax.
Le directeur du centre Khrounitchev, le concepteur des fusées Proton, a toutefois minimisé les risques de pollution toxique provoqués par cet accident. "Il pleuvait au moment de l'explosion. Cela va réduire considérablement la zone de pollution. Actuellement (...) le nuage s'est pratiquement dissipé", a déclaré Alexandre Seliverstov, qui a assisté au lancement à Baïkonour, selon l'agence publique russe Ria Novosti.
Une commission spéciale avec le chef de Roskosmos, Alexandre Lopatine, à sa tête a été créée pour enquêter sur la catastrophe. 
Le même accident vu d'un autre angle.

Un nouvel échec

La Russie a connu ces dernières années une série d'échecs dans ses lancements de satellites ou de véhicules-cargo vers la Station spatiale internationale (ISS). En décembre 2010, trois satellites Glonass lancés à partir d'une fusée Proton étaient retombés dans l'océan Pacifique après l'échec de leur mise en orbite, provoqué par une surcharge de carburant dans le lanceur.
Le système de navigation Glonass a été conçu par la Russie pour rivaliser avec le système de navigation américain GPS et le futur système européen Galileo.

Voyager-1 n'aurait pas encore quitté le système solaire


L'annonce à l'été 2012 que la sonde spatiale avait quitté le système solaire était prématurée selon certains scientifiques.

La sonde spatiale n'aurait pas encore quitté le système solaire indiquent de nouvelles mesures Nasa
La sonde spatiale n'aurait pas encore quitté le système solaire indiquent de nouvelles mesures Nasa
CONFINS. Lancée le 5 septembre 1977, la sonde Voyager-1 file actuellement vers les confins de notre système solaire. Elle est désormais parvenue à plus de 18,5 milliards de km de notre planète. Vous pouvez suivre en temps réel sa progression (ainsi que celui de sa jumelle Voyager-2) sur le site que leur consacre la Nasa.
Ces deux sondes sont désormais si loin de nous que les astronomes estiment qu'elles pourraient être sur le point de quitter le système solaire. Rivés sur les instruments de mesure, ils guettent donc le moindre signe indiquant une modification significative des données envoyées par les capteurs des deux engins explorateurs.
En mai 2013, une étude publiée dans le magazine Geophysical Research Letters annoncait que la sonde avait enfin quitté la zone d'influence du soleil (héliosphère) et donc le système solaire. Une étude dont les conclusions avaient rapidement été jugées "prématurées" par la Nasa.
La position des deux sondes Voyager 1 et 2 à la frontière du système solaire. Crédit : Nasa
SIGNES. Le jour où la sonde était sortie de l'espace interstellaire était même précisément daté au 25 août 2012. Dès lors, Voyager-1 devenait le premier engin fabriqué par l'homme à errer au-delà du système solaire. Hélas, les nouvelles estimations semblent indiquer qu'on y est pas encore.
"Les scientifiques ont vu deux des trois signes qu'ils attendaient : la disparition des particules chargées provenant du champ magnétique émis par le soleil, et l'apparition progressives de rayons cosmiques de basse énergie provenant d'étoiles mourantes, situées à l'extérieur du système solaire"explique la Nasa dans un communiqué.
Il ne manque plus désormais que le dernier signe pour affirmer avec certitude que Voyager-1 a bien quitté le système solaire : un brutal changement d'orientation du champ magnétique. Mais pareille observation n'a pas encore eu lieu, en tout cas de façon durable. "Nous avons bien détecter un jour une brusque variation du champ magnétique, qui est devenu extrêmement régulier, tout en doublant d'intensité" commente Leonard Burlaga, du Goddard Space Flight Center de la Nasa (dans l'État du Maryland aux États-Unis). "Mais depuis cet événement, nous observons à nouveau un champ magnétique classiquement orienté vers le Soleil".

Une vidéo de la Nasa (en images de synthèse) pour découvrir l'odyssée de Voyager - 1. Crédit Nasa.
Une bouteille cosmique à la mer
Les sondes Voyager ont embarqué chacune "une bouteille à la mer cosmique", un disque appelé Voyager Golden Record contenant des images et des sons représentatifs de l'histoire de notre monde: un graphique montrant la position de la Terre dans l'espace, une photo de foetus, la structure de l'ADN, des cris d'animaux ou encore une sélection musicale... et enfin des messages dans 55 langues différentes.


Exoplanètes : 3 super-Terres potentiellement habitables ?


Autour du système Gliese 667, composé d’un triplé d’étoiles, les astronomes ont identifié sept planètes dont trois super-Terres situées dans la zone habitable. 

Vue d'artiste du système planétaire HR 8799. mage courtesy of Dunlap Institute for Astronomy & As trophysics; Mediafarm
Vue d'artiste du système planétaire HR 8799. mage courtesy of Dunlap Institute for Astronomy & As trophysics; Mediafarm

VOISINES. Les trois étoiles du système Gliese 667 sont situées dans la constellation du Scorpion à environ 22 années-lumière de la Terre, ce qui en fait des proches voisines.
Les systèmes d’étoiles composés de trois astres et plus sont appelés étoile multiple. Proxima du Centaure, L’étoile la plus proche du Soleil, fait également partie d’une étoile multiple Alpha du Centaure.
Gliese 667 comprend une paire d’étoiles naines orange très brillantes et une troisième de masse plus faible, une naine rouge nommée Gliese 667c.
Déjà scrutée, Gliese 667c avait révélé la présence de trois planètes tournant autour d’elle. Une équipe d'astronomes menée par Guillem Anglada-Escudé de l'université de Göttingen en Allemagne et Mikko Tuomi de l'université de Hertfordshire au Royaume-Uni, a récemment réexaminé le système au moyen de nouvelles observations effectuées par l'instrument HARPS et de données issues d'autres télescopes et a ainsi complété le tableau existant. Ils ont trouvé les preuves de l'existence de sept planètes autour de l'étoile !
ZONE HABITABLE. Trois de ces planètes sont situées dans la zone habitable, un mince ruban circulaire situé à distance suffisante de l’étoile pour que l’eau à l’état liquide puisse y exister. « Nous savions, d'après des études antérieures, que l'étoile était entourée de trois planètes, nous voulions donc vérifier l'éventuelle existence d'autres planètes », explique Mikko Tuomi. « En ajoutant de nouvelles observations et en revisitant les données existantes, nous avons été en mesure de confirmer l'existence de ces trois corps et d'en découvrir de nouveaux. Trouver trois planètes de faible masse dans la zone habitable de l'étoile s'est révélé être très excitant ! »


ROCHEUSES. Qui plus est ces trois planètes sont des super-terres, des planètes plus massives que la nôtre mais bien moins que des géantes telles qu'Uranus et Neptune. C'est la toute première fois que trois planètes de ce type ont été repérées dans cette zone d'un même système. Selon les premières indications, elles seraient en outre rocheuses, une condition essentielle à l’émergence de la vie, du moins telle qu’on la connaît. Mais pour le moment on ne sait pas si elles abritent effectivement de l’eau liquide ou même si elles sont dotées d’une atmosphère.
Les résultats de cette étude sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics. « Ils montrent à quel point il peut être intéressant de procéder à une nouvelle analyse de données et de combiner les résultats obtenus par différentes équipes au moyen de divers télescopes» conclut Guillem Anglada-Escudé.

Un petit robot inspiré d'Astro Boy va partir sur l'ISS


Le petit androïde japonais Kirobo décollera le 4 août du sud du Japon à bord d'une fusée nippone pour aller rejoindre la Station Spatiale Internationale. Il y tiendra compagnie à un compatriote astronaute.

Le robot japonais va aller sur l'ISS tenir compagnie à un astronaute Kiroboproject
Le robot japonais va aller sur l'ISS tenir compagnie à un astronaute Kiroboproject
"Cela peut sembler être un petit pas, mais ce sera un grand pas pour un robot", a déclaré Kirobo en levant son pied, lors de sa présentation aux journalistes.
Pensé par le roboticien Tomotaka Takahashi et développé par des chercheurs de l'université de Tokyo, de Toyota, de l'Agence d'exploration spatiale (Jaxa) et du groupe publicitaire Dentsu, le petit Kirobo (34 cm) devra entretenir la conversation de façon naturelle, en japonais, avec le spationaute nippon Koichi Wakata qui arrivera plus tard dans l'ISS.
Le robot qui sait marcher, reconnaître les visages et enregistrer des images, a subi de nombreux tests pour être capable de parler et remuer en micro-gravité. Kirobo est clairement inspiré d'"Astro le petit robot" (ou Astro Boy), personnage de manga  imaginé après-guerre par feu le dessinateur Osamu Tezuka.
Un jumeau, baptisé Mirata, restera à Terre pour servir de robot de comparaison au cas où les chercheurs soupçonneraient des anomalies affectant Kirobo. L'objectif de ce projet est notamment d'étudier dans quelle mesure un robot de compagnie peut apporter un soutien moral à des personnes isolées durant une longue période de temps.

CHINE. La capsule Shenzhou X de retour sur Terre


La capsule spatiale habitée Shenzhou X s'est posée mercredi 26 juin au matin dans une zone désertique de Mongolie-Intérieure. La Chine compte envoyer d'ici la fin de l'année une sonde automatique sur la Lune.

Les trois taïkonautes à leur retour sur Terre. Mandatory Credit: Photo by HAP/Quirky China News / Rex Features
Les trois taïkonautes à leur retour sur Terre. Mandatory Credit: Photo by HAP/Quirky China News / Rex Features
De gauche à droite, les trois "taïkonautes" - astronautes - Zhang Xiaoguang, Nie Haisheng et Wang Yaping (deuxième chinoise envoyée par Pékin dans l'espace) à leur sortie de la capsule spatiale Shenzhou X. sont arrivés au terme d'une mission de deux semaines vers le module orbital expérimental Tiangong-1, rapporte l'agence de presse Chine nouvelle. 

Une "ISS" chinoise en 2020 ? 

Le vaisseau Shenzhou avait décollé le 11 juin avec trois taïkonautes à son bord, d'un pas de tir situé dans le désert de Gobi. Il s'agissait du cinquième vol habité chinois dans l'espace depuis 2003. Cette mission est la plus longue jamais réalisée par des taïkonautes.
La Chine compte disposer d'ici 2020 d'une station spatiale pleinement opérationnelle.
Lors de la mission Shenzhou IX, en juin 2012, trois taïkonautes étaient parvenus à arrimer leur capsule au module orbital en mode manuel, étape essentielle dans l'ambitieux programme de la Chine. La Chine compte envoyer d'ici la fin de l'année une sonde automatique sur la Lune.

Lancement réussi pour les premiers satellites O3b


Un lanceur Soyouz a mis en orbite, mardi, les 4 premiers satellites d'une constellation qui devrait offrir un accès Internet à 180 pays numériquement défavorisés.

Lancement des premiers satellites de communication O3B par un lanceur Soyouz en guyane JM GUILLON / ESA CNES ARIANESPACE / AFP
Lancement des premiers satellites de communication O3B par un lanceur Soyouz en guyane JM GUILLON / ESA CNES ARIANESPACE / AFP
LANCEMENT. "La patience est toujours récompensée, les quatre premiers satellites de la constellation viennent d'être largués par notre lanceur Soyouz", a déclaré le Pdg d'Arianespace, Stéphane Israël, à l'issue d'une mission de 2 heures 23 minutes. "Ca a été les heures les plus longues de ma vie", relate le directeur général d'O3b Networks, Steve Collar, indiquant que le contact avait pu être établi avec ses quatre satellites.
Initialement prévu lundi, le lancement avait été reporté de 24 heures en raison de vents forts qui soufflaient au-dessus du Centre spatial guyanais. La fusée a finalement décollé mardi à 16h27, heure locale (21h27 heure française), et s'est achevée sous les applaudissements de la salle de contrôle.
Pesant chacun 650 kilogrammes, les satellites O3b ont été construits par Thales Alenia Space pour le compte de l'opérateur américain O3b Networks Limited. O3b, c'est l'abréviation de "Other 3 billion": les "trois autres milliards" d'individus, habitants des pays du Sud "sous-connectés" qui, faute de moyens ou d'infrastructures, n'ont pas facilement accès à l'internet comme dans les pays riches.
L'idée a germé en 2007 dans l'esprit de l'Américain Greg Wyler, fondateur de l'opérateur de satellites O3b Networks. Pionnier des réseaux de téléphonie mobile 3G en Afrique, il se trouvait alors au Rwanda et se heurtait à la médiocrité du réseau de télécommunications local.
Greg Wyler imagine une parade toute simple: passer outre les coûteuses infrastructures au sol (fibre optique, câble, etc.) en plaçant en orbite autour de l'Equateur une constellation de petits satellites pour servir de relais spatiaux entre les utilisateurs et la Toile mondiale, à l'aide de seules antennes paraboliques.
Cette orbite équatoriale permet de couvrir une bande de 45 degrés au nord et 45 degrés au sud, autrement dit une zone comprenant la totalité de l'Afrique, presque toute l'Amérique latine, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud-Est, l'Australie et l'Océanie, autant de marchés émergents en manque de connexion internet.
La couverture satellite promise, à terme, par les satellites O3B Network Limited. Les points bleus au sol indiquent la positions des antennes sources du signal internet que vont relayer les satellites.
Certes, des satellites géostationnaires (36.000 km d'altitude) fournissent déjà ce type de services mais leur coût d'exploitation est généralement élevé, tout comme la facture finale pour l'utilisateur. Les satellites O3b seront, eux, déployés à seulement 8.062 km d'altitude. Plus petits (650 kg chacun contre 4 à 6 tonnes pour un satellite géostationnaire). Selon leurs constructeurs et leurs exploitants ils communiqueront avec la Terre plus rapidement, avec un débit annoncé équivalent à celui d'une fibre optique terrestre et un coût réduit de 30% à 50%.
Toutefois, à l'heure ou nous écrivons ces lignes, nous n'avons pas encore l'information quant au tarif qui sera demandé aux utilisateurs locaux pour accéder à internet.
Quatre autres satellites O3b doivent être lancés avant la fin de l'année par un autre Soyouz depuis la Guyane pour compléter la constellation. Quatre satellites supplémentaires sont également programmés pour le début 2014, selon Arianespace.

Le satellite CoRoT va tirer sa révérence


Le télescope spatial CoRoT avait été lancé le 26 décembre 2006. Il ne transmet plus de données depuis novembre 2012: ses opérateurs vont le désactiver pour qu'il amorce une descente et se consume dans l'atmosphère terrestre.

Après une mission deux fois plus longue que prévu, le satellite CoRoT, capable d’écouter le chant des étoiles et de chasser les exoplanètes, va être mis à la retraite, a annoncé lundi le Cnes, l'agence spatiale française.
(c) Afp
Après une mission deux fois plus longue que prévu, le satellite CoRoT, capable d’écouter le chant des étoiles et de chasser les exoplanètes, va être mis à la retraite, a annoncé lundi le Cnes, l'agence spatiale française. (c) Afp
Après une mission deux fois plus longue que prévu, le satellite CoRoT, capable d’écouter le chant des étoiles et de chasser les exoplanètes, va être mis à la retraite, a annoncé lundi 24 juin le Cnes, l'agence spatiale française.
Le télescope spatial CoRoT (pour "COnvection, ROtation des étoiles et Transit des planètes extrasolaires") avait été lancé le 26 décembre 2006 avec pour mission de rechercher des planètes de petite taille gravitant autour d'autres astres que notre Soleil et d'améliorer notre compréhension des phénomènes à l'oeuvre à l'intérieur des étoiles.
Réalisé par le Cnes et placé sous la responsabilité scientifique de l'Observatoire de Paris, CoRoT a dès son lancement démontré l'efficacité de sa méthode d'observation: la mesure ultra-précise de l’intensité lumineuse des étoiles sur de longues durées (plusieurs mois) et de façon quasi continue.
À son tableau de chasse figurent notamment la découverte de la première exoplanète tellurique - solide, par opposition aux planètes gazeuses - confirmée autour d'une étoile semblable à notre Soleil. Au total, il a révélé à ce jour 32 planètes et une centaine d'autres toujours en cours de confirmation, rappelle le CNES dans un communiqué.
Le satellite pionnier a aussi permis les premières mesures du rayon des "naines brunes", intermédiaires entre les étoiles et les planètes.
Des succès tels que la mission de CoRoT, initialement prévue pour une durée de vie de 3 ans, avait été prolongée une première fois en 2009, puis une seconde en 2012.
Hélas, toutes les choses ont une fin, même dans l'espace ! "Après six ans de bombardement intense par les particules de haute énergie qui sillonnent l'espace, l'instrument de CoRoT a cessé de transmettre ses données le 2 novembre 2012, probablement victime de l'une d'elles, et n'a pu être remis en service à distance par les équipes techniques du Cnes et du CNRS", explique l'agence spatiale française.
Ses opérateurs vont donc maintenant abaisser son orbite, réaliser des expérimentations technologiques puis désactiver le satellite. CoRoT finira alors son voyage en se consumant dans l'atmosphère terrestre.
"CHANT". Outre les nombreuses exoplanètes qu'il a débusquées, le télescope spatial a aussi "révolutionné la physique stellaire" en écoutant le "chant des étoiles", souligne le CNES.
"En mesurant les fréquences et les amplitudes des vibrations des étoiles avec une précision inédite, il a littéralement ouvert un nouveau domaine" car ces "fréquences de vibration des étoiles, comme celles des instruments de musique, fournissent un diagnostic unique sur la structure, le fonctionnement et l’âge de l’étoile".
D'autres satellites ont pris la relève de CoRoT, dont Kepler, lancé par la Nasa en 2009 et lui aussi arrêté aujourd'hui.
Les télescope spatiaux Cheops (CHaracterizing ExOPlanet Satellite) de l'agence spatiale européenne (ESA), qui doit être lancé en 2017, et TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite), qui vient d'être sélectionné par la Nasa, s'inspirent également de son expérience.

Sous l’eau, le remake d’une mission lunaire


L’astronaute Jean-François Clervoy va reproduire sous l’eau, au large de Marseille, les gestes qui ont été effectués sur la Lune lors de la première mission humaine en 1969

Jean-François Clervoy avec son scaphandre. Crédit Photo © AP-HM
APOLLO. Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong fût le premier homme a posé le pied sur la Lune suivit de près par Buzz Aldrin, lors de la mission la plus célèbre de l’histoire spatiale : Apollo XI. Ce sont les gestes effectués par Armstrong, que le spationaute Jean-François Clervoy va reproduire sous l’eau le 25 juin, au large de Marseille. 

APOLLO. Le 21 juillet 1969, Neil Armstrong fût le premier homme a posé le pied sur la Lune suivit de près par Buzz Aldrin, lors de la mission la plus célèbre de l’histoire spatiale : Apollo XI. Ce sont les gestes effectués par Armstrong, que le spationaute Jean-François Clervoy va reproduire sous l’eau le 25 juin, au large de Marseille. 
Gandolfi est un scaphandre immergeable fabriqué par la Comex (Compagnie maritime d'expertises) société marseillaise spécialisée dans l'ingénierie et le monde sous-marin, en partenariat avec Dassault et l'Agence spatiale européenne (ESA). Il a servi à différents programmes de simulation de sorties extravéhiculaires (EVA) et a été modifié en 2012 pour cette nouvelle mission dont l’objectif  est de répéter des opérations qui ont été effectuées sur la Lune lors de la première mission humaine.
Le scaphandre Gandolfi. Jawee.
EXOSQUELETTE. Plus qu’un scaphandre, Gandolfi (nom qui signifie grande fille en parler marseillais) est en fait un exosquelette qui reproduit les contraintes que subissent les astronautes empêtrés dans leur scaphandre durant les EVA grâce à un système de ressorts plus ou moins résistants. « A l’intérieur on se sent vraiment comme dans un scaphandre et les gestes simples sont aussi difficiles à réaliser que dans l’espace » témoigne Jean-François Clervoy.  
La plongée s’effectuera près de l’archipel du Frioul situé à quelques kilomètres au large de Marseille sur un site dit analogue. « C’est une zone proche de l’environnement dans lesquels les astronautes ont évolué mais elle est sous l’eau » explique Bernard Gardette, directeur scientifique de la Comex. « Avec des poids accrochés au scaphandre on peut simuler la gravité lunaire où l’on pèse 1/6ème de son poids. Si on veut simuler la gravité sur Mars on passe à 1/3 du poids sur Terre » rajoute-t-il.
 Les premiers pas d'Armstrong sur la Lune en 1969
TESTSLe but de ce programme est de fournir aux Agences Spatiales (ESA, NASA et autres) des lieux d’entrainement pour les futures missions qui suivront celles actuellement menées à bord de la Station Spatiale Internationale. « Ce type de simulation permet d’entraîner les astronautes et de tester les outils, la sécurité des matériels ainsi que les communications » reprend Bernard Gardette. Après avoir reproduit les gestes effectués sur la Lune, dans l’avenir ces essais sous l’eau serviront peut-être à préparer les futures missions habitées vers Mars. C’est en tout cas ce qu’ambitionnent tous les participants à ce programme.

Dimanche 23 juin, la plus grosse pleine Lune de l'année


Admirez le spectacle, prenez-le en photo et envoyez vos clichés sur les pages Facebook ou Twitter de Sciences et Avenir.

La Lune vue de la Station spatiale internationale. NASA/ESA
La Lune vue de la Station spatiale internationale. NASA/ESA
PHOTO. Ce dimanche 23 juin, au coucher du Soleil, ne manquez pas le lever de la pleine Lune à l'est-sud-est. Quelques heures plus tôt, en début d'après-midi, notre satellite naturel est passé au plus près de la Terre pour l'année 2013 (357.000 km) et son diamètre est donc imposant (33,5 minutes d'arc). C'est l'occasion d'apprécier les éventuelles colorations cuivrées et les déformations apparentes du globe lunaire lorsqu'il tangente l'horizon.

Pourquoi une éruption solaire perturbe nos téléphones portables (et le GPS !)


Le Soleil émet en direction de notre planète un vent de particules chargées qui interagissent avec la magnétosphère terrestre et provoquent alors des interférences. Et 2013 correspond à un pic d'activité !

UN PIC D'ACTIVITÉ. Vous avez-eu du mal à passer certains appels téléphoniques ces derniers temps ? Votre GPS mettait un peu plus longtemps que de coutume à vous localiser sur la carte ? Votre téléphone ramait un peu pour ouvrir cette satanée page web en 3G ? La faute en était peut-être à une bouffée de particules émises par notre astre de feu...
En effet, la surface du Soleil ressemble à un océan incandescent déchaîné, parcouru ponctuellement de véritables éruptions. Ce sont alors des geysers de plasma aux dimensions colossales qui, chauffés à des dizaines de millions de degré, jaillissent hors de l'étoile. Ces derniers montent alors à plusieurs centaines de milliers de kilomètres de haut, à la vitesse ahurissante de 1 500 km par seconde.
De ces jets de plasma, s'échappent alors des nuées de protons et d’électrons hautement chargées en énergie, qui cinglent violemment tout obstacle sur leur passage…
De telles éruptions solaires sont fréquentes à la surface de notre astre. Mais leur nombre croît et décroît régulièrement en suivant un cycle d’une dizaine d’années. Or, 2013 correspond à un pic de cette activité. Pour preuve, depuis le 13 mai dernier, notre astre a émis coup sur coup quatre colossales éruptions immortalisées dans cette superbe vidéo préparée par l’Observatoire de Paris.
Les éruptions observées en extrême ultraviolet par le satellite SDO/AIA de la NASA.
Ces geysers de matière prennent naissance dans les zones plus sombres à la surface de notre astre : les taches solaires. « Ce sont comme des "boutons d’acné" qui fournissent toute l’énergie qui est libérée lors de l’éruption », commente Guillaume Aulanier, astrophysicien à l’Observatoire de Paris. La plupart du temps, ces décharges de particules se perdent dans le vide de l'espace. Mais lorsque ces taches sont orientées vers notre planète, le flux énergétique déferle alors en direction de la Terre.

Un bouclier magnétique contre la tourmente.

Que se passe-t-il alors ? La plupart des particules est heureusement déviée par le champ magnétique terrestre, qui constitue un véritable bouclier. Du moins pour tout ce qui se trouve en dessous...
Schéma présentant une tempête solaire arrivant dans la magnétosphère. Crédit : AFP.
En effet, les satellites géostationnaires (tels que ceux utilisés pour le système de positionnement par satellite) sont placés à très haute altitude (à plus de 35 000 km du sol) et moins protégés par la magnétosphère lorsque celle-ci est déformée par ces "bourrasques" de particules. Exposés au flux de particules, ils deviennent alors vulnérables à un certain nombre de risques.
"On pourrait observer de arcs électriques susceptibles d’endommager les panneaux solaires, énumère Guillaume Aulanier. Le satellite pourrait interpréter des messages électriques comme de fausses commandes. Et dans le pire des cas, on peut imaginer qu’un proton à haute énergie vienne frapper une microsoudure sur un composant électrique, et l’abîme, mettant ainsi le satellite hors service", détaille l'astrophysicien.
Mais il peut aussi en résulter un simple brouillage du système de transmission, du fait des fluctuations brusques et intenses du magnétisme terrestre.
Autre effet et non des moindres : sous l'impact, le champ magnétique terrestre se trouve légèrement compressé. Cette variation du champ magnétique terrestre sous l'effet du vent solaire peut alors générer des courants électriques au niveau du sol. En résultent parfois de splendides aurores boréales. "Mais de tels courants peuvent avoir pour conséquence de saturer les transformateurs électriques" affirme Guillaume Aulanier. "En mars 1989, au Québec, un tel "orage magnétique" avait provoqué une gigantesque panne de courant pendant neuf heures !" 
Mais il n'y a pas que par ses spectaculaires (et heureusement ponctuelles) éruptions que le soleil peut influer sur la qualité de nos communications téléphoniques. Le "vent solaire" qu'il émet en permanence peut aussi, dans une moindre mesure, avoir un effet similaire.
En effet, en temps normal, le soleil émet en permanence un flux "lent" de protons et d'électrons. Une "lenteur" toute relative puisque ces particules filent tout de même à 350 km/s. Mais par ses pôles, le soleil émet également un vent deux fois plus rapide. À la surface du soleil, ces émissions de vent solaire rapide se manifestent par l'apparition d'un "trou coronal" tel que celui-ci :
Trou coronal à la surface du soleilL’image est issue d'une combinaison de 3 longueurs d’ondes lumineuses. Crédit : NASA
Dans cette image du soleil en fausses couleurs, on remarque une tache correspondant au trou coronal par lequel s'échappe les vents solaires les plus rapides. Elle apparaît en bleu-violacé, ce qui signifie que cette zone d'où sont émises les particules solaires est plus froide et moins dense que le reste de la couronne solaire. Celui-ci, survenu fin mai a eu pour particularité d'être particulièrement étendu. C'est l’un des plus importants jamais observés depuis au moins un an précise la Nasa.
PICHENETTE. Généralement ce vent solaire, même puissant, passe bien plus inaperçu qu'une véritable éruption solaire. Guillaume Aulanier tente une analogie : "En terme de puissance, une éruption solaire c'est comme un bon coup de pied aux fesses, tandis qu'un vent solaire puissant correspondrait à quelqu'un qui vous pousserait doucement de la main" s'amuse l'astrophysicien. De ce fait, les perturbations générées par un trou coronal ne sont susceptibles de perturber les communications à la surface de la terre que durant quelques jours tout au plus.
Combien de temps va durer ce pic d’activité du Soleil ? C’est difficile à dire. Si les cycles solaires durent en moyenne un peu plus de 11 ans, il n’est pas rare d’observer des variations allant de 9 à 14 ans. La mission Solar Orbiter de l’agence spatiale européenne (ESA) qui vise à mettre un satellite d’observation en orbite autour du soleil d’ici 4 ou 5 ans, pourra peut-être permettre de mieux appréhender ces mécanismes.

Un trou noir cracheur de poussières


Alors qu’ils s’attendaient à voir la poussière former un beignet autour d’un trou noir, les astronomes ont constaté qu’elle est éjectée à la manière d'un flux d'air frais.

Cette vue d'artiste montre l'environnement du trou noir supermassif qui occupe le centre de la galaxie active NGC 3783 dans la constellation australe du Centaure. De nouvelles observations effectuées au moyen de l'Interféromètre du Très Grand Télescope de l'Observatoire de Paranal de l'ESO au Chili ont révélé, non seulement l'existence d'un anneau de poussière chaude autour du trou noir, mais également celle d'un flux de matière froide dans les régions polaires. ESO/M. Kornmesser
Cette vue d'artiste montre l'environnement du trou noir supermassif qui occupe le centre de la galaxie active NGC 3783 dans la constellation australe du Centaure. De nouvelles observations effectuées au moyen de l'Interféromètre du Très Grand Télescope de l'Observatoire de Paranal de l'ESO au Chili ont révélé, non seulement l'existence d'un anneau de poussière chaude autour du trou noir, mais également celle d'un flux de matière froide dans les régions polaires. ESO/M. Kornmesser

NGA. Les trous noirs, ces singularités de l’espace ont une masse tellement importante qu’ils attirent tout ce qui passe à proximité, lumière compris. La poussière cosmique n’échappe pas à cette attraction et des tonnes de matière s’agglomèrent ainsi autour du trou noir avant d’être avalées. Elles forment des petits tourbillons semblables à ceux que l'eau forme autour de la bonde d'un évier. On pensait jusqu'à présent que la majorité du rayonnement infrarouge issu des trous noirs situés au centre des galaxies (appelés Noyau actif de galaxies ou NGA) provenait de ces anneaux. Mais une image de l’interféromètre du Très Grand Télescope de l'ESO invalide cette hypothèse

Climatisation galactique

De nouvelles observations d'une galaxie active proche appelée NGC 3783, ont suscité la surprise parmi une équipe d'astronomes. La poussière chaude – d'une température comprise entre 700 et 1000 degrés Celsius – se constitue bel et bien en tore autour du trou noir, mais de grandes quantités de poussière plus froide se trouvent également en dessous et au-dessus de ce tore principal. C’est la première fois qu’un tel phénomène peut être observé expliquent les astronomes dans l’Astrophysical Journal.
 AIR FRAIS. La poussière nouvellement découverte constitue une sorte de flux d'air frais qui s'échappe en continu du trou noir. Une découverte qui ne « colle » pas aux modèles de distribution de poussières construits jusqu’à présent par les scientifiques. Selon eux, ces nouvelles observations peuvent conduire à un changement de paradigme dans la compréhension des noyaux actifs de galaxies. 

L’interférométrie avenir de l’observation spatiale

 C’est grâce à un procédé appelé interférométrie que les astronomes ont pu obtenir une vue détaillée de l’environnement du trou noir. Son principe est de combiner les données de plusieurs télescopes pour obtenir une résolution équivalente à celle d'un miroir (ou radiotélescope) de diamètre équivalent à l'écart entre les instruments combinés. « En combinant la très grande sensibilité des quatre grands miroirs du VLT selon le principe de l'interférométrie, nous sommes capables de collecter suffisamment de lumière pour observer les objets faiblement lumineux. Cela nous permet d'étudier une région de dimension aussi faible que la distance séparant notre Soleil de son étoile voisine la plus proche, dans une galaxie située à des dizaines de millions d'années-lumière. Aucun autre système optique ou infrarouge au monde n'est à ce jour capable de réaliser un tel exploit » explique Gerd Weigelt (Institut de Radioastronomie Max Planck, Bonn, Allemagne).

La Nasa sonne la mobilisation pour traquer les astéroïdes tueurs


L'agence spatiale américaine a lancé mardi une vaste mobilisation de la communauté scientifique pour aider à traquer les derniers astéroïdes potentiellement menaçant pas encore repérés, et développer des moyens de protection.

L'astéroïde qui a survolé la Russie en 2013 avant de se désintégrer dans les airs Nasa
L'astéroïde qui a survolé la Russie en 2013 avant de se désintégrer dans les airs Nasa

EXTINCTION. L'impact d'un astéroïde meurtrier avec notre planète est une éventualité que toutes les agences spatiales prennent très au sérieux. Aussi, depuis une quarantaine d'années, la Nasa scrute méthodiquement le ciel afin d'identifier, parmi les dizaines de milliers de corps célestes qui se baladent au voisinage de la Terre, ceux susceptibles de frôler notre monde d'un peu trop près.

Évolution du nombre d'astéroïdes susceptibles de frôler la Terre (NEA pour Near Earth Asteroïds) connus au fil du temps. En bleu, ceux dont le diamètre est compris entre 140m et un peu moins d'1km. En rouge, ceux d'une taille supérieure. Crédit : Nasa. 
Aujourd'hui, la Nasa estime avoir découvert environ 95% des astéroïdes susceptibles de représenter une menace pour notre planète. Avec cet appel lancé auprès des observatoires du monde entier, de l'industrie mais aussi des astronomes amateurs, l'agence spatiale américaine espère débusquer les derniers. 
"Le Grand Défi se concentre sur la détection (...) des astéroïdes et sur ce qu'il faudra faire en cas de menace potentielle,  explique Lori Garver, l'administratrice adjointe de l'agence. Nous allons dans ce cadre mettre à profit l'engagement du public et sa capacité d'innovation et les scientifiques citoyens pour nous aider à résoudre ce problème planétaire".
DES PROJETS FOUS. Cette initiative a été lancée dans le cadre des "Grands Défis" de la Maison Blanche. Une série d'objectifs ambitieux à l'échelle nationale et internationale qui requièrent innovation et avancées scientifiques et technologiques.
Il vient en complément de la mission récemment annoncée par l'agence et visant à aller avec un vaisseau non-habité capturer un astéroïde pour le remorquer et le mettre en orbite autour de la Luneafin de pouvoir envoyer des astronautes pour l'étudier.

25.000 astéroïdes d'au moins 100 mètres de diamètre

Si la Nasa se focalise sur les astéroïdes de plus grande taille, c'est parce qu'ils représentent la menace la plus évidente pour la vie à la surface de notre planète en cas d'impact. C'est d'ailleurs un objet dont les astronomes estiment qu'il devait mesurer une dizaine de kilomètres de diamètre qui a très vraisemblablement provoqué l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années en s'écrasant sur la Terre.
De tels astéroïdes sont d'ailleurs plus facilement repérables du fait de leur grande taille. Les scientifiques soulignent d'ailleurs qu'une collision avec un de ces grands objets est très rare et aucun de ceux déjà détectés ne présente un risque dans le futur prévisible.

Petits mais costauds

Toutefois, ceux dont la taille est comprise entre une centaine et un millier de mètres de diamètre sont bien plus problématique. En cas d'impact, ils pourraient rayer de la carte une grande agglomération. (Voir notre simulateur d'impact de météorite) Mais ces dernier sont bien plus difficiles à repérer. Selon la Nasa, il y a probablement 25.000 astéroïdes d'au moins 100 mètres de diamètre sur des orbites proches de notre planète. Et seulement 25% d'entre eux ont été détectés.
C'est pourquoi le Congrès avait demandé à la Nasa en 2005 de trouver tous les astéroïdes de plus de 140 mètres de diamètre capables potentiellement d'anéantir une grande agglomération. Mais dans un contexte de pénurie budgétaire de développer d'autres systèmes capables de traquer de petits objets.

Scruter le ciel

Elle finance ainsi un projet à l'université de Hawaï baptisé Atlas (Asteroid Terrestrial-Impact Alert System), qui scrutera l'ensemble du ciel toutes les nuits et détectera des astéroïdes de 45 mètres de diamètre une semaine avant un impact sur la Terre. Pour des astéroïdes de 150 mètres de diamètre, ce système, qui pourrait fonctionner en 2015, offrirait une alerte trois semaines avant l'impact.
D'anciens scientifiques de la Nasa ont aussi lancé en 2012 la fondation B612 visant à financer, construire et lancer le premier télescope spatial privé pour traquer des astéroïdes et "protéger l'humanité", capable de débusquer la plupart de ces objets encore invisibles.
La menace que représentent les astéroïdes s'est rappelée à nous le 15 février dernier, jour dupassage anticipé d'un de ces objets très près de la Terre et de la chute surprise d'un autre astéroïdede 15 mètres de diamètre en Russie.
En se désintégrant, ce dernier avait provoqué une onde de choc qui a fait exploser de nombreuses vitres, blessant des centaines de personnes.

Le télescope spatial Herschel débranché après quatre ans de loyaux services


Herschel, le plus grand télescope jamais envoyé dans l'espace, lancé en mai 2009 pour étudier la formation des étoiles, a été totalement désactivé lundi.

Herschel, le plus grand télescope jamais envoyé dans l'espace, lancé en mai 2009 pour étudier la formation des étoiles, a été totalement désactivé lundi, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA).
(c) Afp
Herschel, le plus grand télescope jamais envoyé dans l'espace, lancé en mai 2009 pour étudier la formation des étoiles, a été totalement désactivé lundi, a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA). (c) Afp

EXTINCTION"Herschel a été éteint, mais ça n'est pas une surprise puisque c'était programmé (...) Il n'y a plus de liquide cryogénique à bord donc il se réchauffe, et à partir du moment où il se réchauffe il devient inutile. Donc on a éteint le transpondeur de Herschel", a déclaré le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain, en marge d'une conférence de presse au salon du Bourget, près de Paris.

Certes, le satellite avait fermé les yeux depuis le 29 avril, après l'évaporation totale des quelque 2.300 litres d'hélium indispensable pour refroidir ses instruments à un niveau proche du zéro absolu (-271° C).
TESTS. Mais même aveugle, l'engin spatial a continué sa vie durant quelques semaines en servant de banc d'essai aux ingénieurs de l'ESA pour tester différentes techniques, logiciels et manoeuvres qui ne sont habituellement pas tentées sur des satellites en activité, de peur de les mettre en danger. Les enseignements qui en seront tirés pourront servir à des missions futures, comme Exomars.

Voie de garage spatiale

Les contrôleurs de l'ESA ont envoyé la commande finale de désactivation d'Herschel lundi à 12h25 GMT, mettant un terme à sa mission qui a permis d'enregistrer plus de 25.000 heures de données riches d'informations sur la naissance des étoiles et la formation des galaxies. Avant d'être désactivé, le satellite a été placé sur une voie de garage, en orbite héliocentrique (autour du Soleil), afin de ne pas gêner d'autres satellites ou de risquer de "polluer" l'espace proche de la Terre.
25 000 HEURES. Lancé le 14 mai 2009, Herschel devait fonctionner trois ans et demi. Au final, sa longévité a été dépassée cumulant 25 000 heures d’observations. Les données envoyées par le satellite n'ont pas encore toutes été interprétées. Même après sa mise au rebut, Hersche peut réserver quelques surprises !

Le ravitailleur ATV-4 s'est amarré avec succès à l'ISS


Beurre de cacahuète, pyjamas, parmesan, brosses à dent, lasagnes et tiramisu... des vivres et quelques douceurs ont été livrées par le ravitailleur ATV-4 qui s'est amarré avec succès à la Station spatiale internationale samedi 15 juin.

Des systèmes de mesure de haute précision permettent au ravitailleur de s'amarrer à la Station spatiale internationale. ESA
Des systèmes de mesure de haute précision permettent au ravitailleur de s'amarrer à la Station spatiale internationale. ESA
AMARRAGE. Le quatrième cargo automatique européen, l'ATV Albert Einstein, s'est amarré samedi peu après 16H00 (heure française), une vingtaine de minutes plus tard que prévu, à la Station spatiale internationale (ISS), a annoncé l'Agence spatiale européenne (ESA).
L'ATV-4 est un vaisseau de 20,2 tonnes qui constitue la charge la plus lourde jamais envoyée par l'Europe dans l'espace.Plus grand qu'un autobus à impériale, il transporte 6,6 tonnes de ravitaillement (eau, carburant, vivres, équipements divers) destiné aux astronautes qui occupent en permanence l'ISS depuis 2000.
Après s'être rapproché petit à petit de la station au cours des derniers jours, le vaisseau est venu se placer à une quarantaine de kilomètres derrière l'ISS et 5 km en-dessous, pour débuter sa phase d'arrimage.
Guidé depuis le centre de contrôle ATV-CC du CNES, à Toulouse, le cargo s'est ensuite positionné à une centaine de mètres sous la station spatiale, à 3,5 km de distance.
L'ATV a alors entamé sa phase d'arrimage automatique, se guidant de manière autonome sur la station spatiale par le biais de GPS alors que les deux engins tournaient autour de la Terre à 28 000 km/h, mais avec une vitesse relative entre eux de seulement quelques centimètres par seconde.
Parvenu à 250 mètres de l'ISS, le cargo long de dix mètres a activé son système de guidage laser pointé vers une petite cible fixée sur le module Zvezda de la Station.
VIVRES. La jonction a été opérée vers 16H03 (heure française), alors qu'elle était envisagée initialement à 15H46, lorsque l'ATV a emboîté son "mât d'amarrage" dans le "cône" du module russe.
Une fois ses réseaux électriques et informatiques, etc. raccordés à l'ISS, le sas pourra s'ouvrir et l'atmosphère de l'ATV sera nettoyée et filtrée. Lundi, les occupants de la Station pourront enfin prendre livraison de sa précieuse cargaison : 860 kg de carburant, 565 litres d'eau potable et 100 kg d'oxygène, ainsi que 2,6 tonnes de matériel divers et de colis et courriers envoyés par leurs familles.
Beurre de cacahuète, pyjamas, parmesan, brosses à dent, lasagnes et tiramisu... des dizaines d'objets de première nécessité agrémentés de quelques douceurs ont été chargés à bord du cargo.
Outre ses fonctions de ravitailleur, l'ATV fait aussi office de remorqueur spatial pour rehausser régulièrement l'orbite de la Station, qui autrement finirait par retomber sur Terre.
LANCEMENT. Le ravitailleur avait rejoint l’espace le mercredi 5 juin à bord d’une fusée Ariane 5, lancée depuis le centre spatial guyanais de Kourou. Pour la première fois, le lancement avait été filmé par une caméra embarquée sur la fusée, offrant les images inédites d’un lanceur traversant l’atmosphère et laissant peu à peu dévoiler la courbe de la planète. Superbe ! 
À 2 mn 28 s (2 mn après le décollage, à 65 km d'altitude), les boosters sont largués. L'horizon terrestre apparaît alors. À 3 mn 13 s, le film montre l'éjection des panneaux de la coiffe : le lanceur est sorti de l'atmosphère. Les moteurs d'altitude modifient l'orientation de la fusée puis (6 mn 56 s) le moteur de l'étage supérieur est allumé. La fin de la séquence montre la séparation de l'ATV-4, à 7,5 km/s, sur la trajectoire qui lui fera rejoindre l'ISS. (CNES)
Ici, la vidéo du même lancement vu depuis le centre spatial de Kourou :

A la fin de sa mission, prévue le 28 octobre prochain, le cargo sera rempli de tous les déchets non dangereux produits à bord. Il se séparera de l'ISS et plongera vers l'atmosphère terrestre où il se consumera avec tout ce qu'il transporte.

VIDÉO. Un voyage spatial dans l'infiniment grand


Une animation à couper le souffle montrant les rapports de taille entre les planètes de notre système solaire, le Soleil et quelques autres étoiles

Comparaison des tailles des planètes Capture Youtube
Comparaison des tailles des planètes Capture Youtube

GÉANTES. Connaissez-vous VY Canis Majoris ? C'est une étoile monstrueuse située à environ 3700 années lumières de notre Terre. Monstrueuse car les astronomes estiment que son diamètre est de 2.800.000.000 km, soit plus de 2000 fois celui de notre soleil. C'est la plus grande étoile connue à ce jour.
Mais de telles échelles de taille sont difficiles à appréhender. Aussi, la NASA a repéré sur son siteastronomy picture of the day cette splendide vidéo qui nous permet de mieux visualiser la chose :
Comparaison des tailles de quelques planètes et étoiles.
À la fin de la vidéo, le commentaire explique que si des humains disposaient d'un avion capable de survoler VY Canis Majoris comme ils le font sur Terre (à 900 km/h), il faudrait 1100 ans pour faire le tour de ce monde géant en ligne droite ! Décidément, conclut la vidéo, nous ne sommes pas le centre de l'Univers...

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